Samedi 23 septembre : bon, la date fatidique se rapproche.. La préparation est terminée et on va bientôt pouvoir se rendre compte si l’entraînement a payé.. J’ai beau me dire que le principal est de terminer, j’ai suivi (enfin, je me suis vaguement inspiré) d’un plan d’entraînement sur les bases de 3h30 et forcément ça donne des idées !Après un petit jogging tout léger avec ma sœur (qui, elle, a pour unique objectif de finir la course) autour de la ville de Lens (qui a pour seul intérêt de compter parmi ses habitants le copain de celle-ci), nous prenons le train direction Dunkerque.Arrivée 18h30, juste le temps d’aller retirer les dossard à la communauté urbaine avant 19h00 : ils ont déjà tout remballé quand on arrive, tant pis ça leur apprendra à ranger trop tôt.. On récupère les shorts et T-shirts offerts à chaque participant.. plutôt bonne surprise car ils sont de bonne qualité ! ça change des T-shirts coton sérigraphiés habituels qui servent 3 fois de pyjamas avant de finir à la poubelle…On passe à l’hôtel pour déposer les affaires et là c’est une moins bonne surprise, car si celui-ci est bien placé (300m du départ), la qualité de la chambre laisse vraiment à désirer (odeur d’eau de javel du lidl à 0.79€ les 5L, pas d’insonorisation, un lit 2 places qui te renvoie au milieu du lit quelque soit ta position – heureusement qu’il y en avait un deuxième pour ma sœur- et j’en passe). Bon, là je me fais charrier parce que je suis déjà venu et que donc je savais à quoi m’attendre, mais c’est vrai que j’avais eu la flemme de chercher quelque chose d’autre pendant la semaine…On a rendez vous avec un de mes amis que j’ai réussi à convaincre et qui vient lui aussi se mesurer à la distance reine pour la première fois(après un entraînement plus que léger, visant initialement à préparer une ascension du Mont Blanc quelque peu gâchée par la météo le week end précédent..)On se choisit une petite brasserie (en fait la première venue) et c’est parti pour le bon gros repas de veille de course : plat de pâtes copieux + dessert encore plus copieux à base de crêpes, de glace et autres chocolats, bananes et noix de coco (on peut en mettre des trucs dans une crêpe !!)Petite ballade digestive sur le port et direction dodo. Dimanche 24 Septembre : Lever 6h30… enfin lever, c’est vite dit... disons sonnerie du réveil, comatage dans le lit pendant 10 minutes et tentative de petit déj difficile avec ce qu’on a avalé la veille : finalement ma sœur ne mange rien et moi j’avale à contre cœur une barre, une tranche de pain d’épices et un verre de jus d’orange. Après, une bonne heure de re-comatage, on décide d’aller prendre un café, histoire d’avaler quelque chose de chaud.8h30 : retour à l’hôtel, il nous reste 1 bonne heure avant le départ, mais faut quand même s’activer, surtout qu’on a rendez vous avec nos parents qui ont fait le déplacement (gloups, pression supplémentaire..)9h00 : euh… qu’est qu’on a oublié ? non, à priori tout est prêt.. tout le monde est en forme, la météo est plus que clémente, malgré les prévisions de pluie annoncées toute la semaine, et après le dernier « pipi de la peur », on se dirige tranquillement vers la ligne de départ.J’ai repéré mon meneur d’allure avec son ballon bleu des 3h30 et je décide à partir de maintenant de le suivre comme une ombre. Mon copain décide de suivre le ballon des 4h et ma sœur de partir à son rythme en espérant ne pas se retrouver toute seule !Bang : ça y est ! c’est pas trop la bousculade, car ne sommes pas trop nombreux (environ 350 partants) et les rues sont larges, par contre beaucoup de coureurs semblent vouloir suivre le meneur des 3h30 et c’est avec une bonne trentaine de compagnons que je cours les premiers km.5km : passage en 24’10, je me force à attraper une bouteille d’eau et un truc à manger, mais je me rappelle plus quoi (sûrement un abricot sec car j’ai l’impression que j’ai mangé que ça…)On est au bord de la plage, il fait vraiment bon et de nombreuses personnes sont là pour nous encourager.. bref tout va pour le mieux !10km : passage en 49’19, je suis toujours collé aux baskets de mon ballon bleu, notre groupe est toujours aussi fourni, mais les encouragements un peu moins nombreux car on a quitté les bords de mer pour un parcours dans la banlieue de dunkerque, un peu moins agréable.. mais bon, on est pas là pour faire du tourisme !Le parcours nous fait faire un demi-tour et on croise les coureurs qui sont derrière nous : je vois mon copain qui est toujours avec le groupe des 4h et qui a l’air en forme, puis ma sœur un peu plus loin qui a trouvé un compagnon de route et qui semble également plutôt bien !15km : pas trop de souvenir de ce passage, on tiens toujours la moyenne des 12km/h, je bois, je mange et j’ai toujours pas mal aux jambes !On rentre dans le centre ville de Dunkerque pour la fin de la première boucle, les gens sont très nombreux et je cherche désespérément mes parents du regard en vain.. tant pis..C’est reparti pour un tour !21.1 km : passage en 1h44’33’’, je cherche au fond de moi un commencement de douleurs (ampoules, crampes…) mais non toujours rien ! Depuis quelques km je me trouve en compagnie de 2 autres coureurs et nous avons quelque peu distancé le groupe 3h30 qui, après m’être retourné, s’est déjà considérablement réduit…Re-passage au bord de la mer, et là, surprise ! mes parents qui sont là pour m’encourager ! Petit coup de fouet, même si à ce moment là je n’en ai pas vraiment besoin vu mon état de fraîcheur…25 km : dernier ravito sur la plage, avant d’attaquer l’aller-retour en banlieue que j’appréhende quelque peu…Les km continuent de défiler et je sens mes jambes se durcir de plus en plus, mais je ne m’inquiète pas plus que ça, car le moral est toujours au beau fixe.. je m’alimente régulièrement et je ne ressens pas de difficultés pour tenir la moyenne..J’ai lâché mes compagnons de route et je commence à voir devant moi des personnes en difficulté, que j’encourage du mieux que je peux, même si je doute de l’efficacité de mes propos..J’ai un peu honte à dire ça, mais je me rend compte à ce moment là que plus je double des gens qui n’en peuvent plus, mieux je me sens… 30km : passage en 2h28’41’’. C’est fini avec l’aller, on attaque le retour de la boucle et j’espère que je vais apercevoir mon copain et peut être ma sœur si elle n’est pas trop loin…Je cours tout seul, mais tous les 2-300 mètres je rattrape un coureur, ce qui me permet de me fixer des objectifs court termes…Vers le 33ème je croise mon copain qui est environ 400m devant le ballon des 4h et je suis content de voir qu’il est toujours dans le coup !Plus j’avance, plus les personnes que je croise ont l’air usées et je me dis que certaines ne pourront certainement pas aller au bout, au vue des expressions sur leurs visages..Je ne vois toujours pas ma sœur, mais après un petit calcul, je me dis que si elle sur le même rythme elle doit être un peu plus loin et j’espère vraiment qu’elle est encore dans la course !!35km : Passage en 2h53’20’’. Bon, alors, faisons un peu le bilan : j’ai mal aux jambes, ça c’est clair.. ceci-dit c’est pas insurmontable et j’ai pas vraiment l’impression d’être aux limites de mes possibilités ! Le moral est toujours bon, surtout qu’on se rapproche de la ville et que les encouragements se font de plus en plus présents ! Par contre, j’ai mal aux bras ( ???) et je commence à sentir des ampoules aux talons et sur le devant des pieds… (en même temps, j’ai eu des ampoules pendant mes 2 mois de préparation, donc c’est pas ça qui va me faire abandonner)37-38km : je continue à doubler, la douleur aux jambes se fait de plus en plus forte, mais est largement compensée par l’euphorie de ma course ! ceci dit, je commence à avoir un peu de mal à tenir les 12 km/h, même si je suis toujours devant le ballon des 3h30 (je n’ose quand même pas me retourner pour voir où il est..)39km et des poussières : aie ! je me fais rattraper par le ballon ! ça me met doublement un coup au moral, car d’une part, c’est la première fois que je me fais doubler depuis le début de la course et en plus pendant la quasi majorité de celle-ci j’ai couru devant ce ballon bleu des 3h30 !!En fait, ils sont 2 ballons (ils ont pris le relais à la fin du premier semi) et un seul coureur les accompagne.. Un des ballons se met à ma hauteur et me force à suivre sa foulée : c’est là que je me rend compte que j’ai dû bien ralentir, car j’ai un mal fou à me tenir le rythme !!A partir de ce moment là, les douleurs aux jambes (ainsi qu’un début de haut-le-cœur) commencent à prendre le pas sur mon moral, qui du coup est beaucoup moins euphorique…Passage au 40ème : il reste une petite boucle de rien du tout (2km dans le centre ville) et cependant, je commence à me dire que je vais pas pouvoir tenir à cette allure jusqu’au bout ! Je le dis à mon ballon qui me répond –bien entendu- que si, ça va aller, que c’est au moral et qu’il reste presque plus rien à courir… Il a beau s’époumoner à m’encourager, je suis au bord de la rupture… On passe le 41ème, je commence à reconnaître les rues, mais toujours pas de coup de fouet… J’ai presque envie de trébucher volontairement histoire de mettre fin à ma souffrance(je devrais pas dire ça, mais ça m’a vraiment traverser l’esprit !)Un virage à droite, un deuxième et le panneau des 42ème qui se rapproche !! Là, forcément, je me dis que c’est bon, que je vais le faire et que je vais le faire en moins de 3h30 !! Du coup, j’essaie vaguement d’accélérer, surtout qu’au bord de la route je vois une amie qui est venue pour nous encourager, mais en fait, je crois que j’arrive juste à pas trop décélérer.. et je passe la ligne en compagnie de mon ballon bleu en 3h29’44’’ !!!Bonne accolade avec mon ballon, sans qui je n’aurai pas réussi ce chrono ! et je vais retrouver mes parents et mon amie en clopinant et en essayant de retrouver mes esprits…Après les embrassades et les félicitations, on se place au bord des balustrades pour attendre mon copain et ma sœur.Finalement, ce dernier passera la ligne en 3h57 : gros coup de chapeau, surtout vu sa préparation (quelques sorties courtes, pas de fractionné et une seule sortie longue de 20km 1 mois avant…)Les coureurs continuent d’arriver, mais toujours pas de sœur en vue !! Bon, pour l’instant pas de quoi s’inquiéter, mais j’ai peur d’une défaillance vers la fin de course !!!Le temps s’écoule, déjà 4h30 de course… et là, qui c’est qu’on voit pas tout au bout de la ligne droite ! ma sœur et sa foulée reconnaissable entre mille (en tout cas par moi…) !!Allez, on prend sur nous et on décide de courir la dernière petite boucle de 2km avec elle et ses 2 compagnons de galère !J’arrive difficilement à mettre un pied devant l’autre, mais je suis tellement content que ma sœur n’ait pas abandonné, que je met ma douleur au second plan…J’encourage un de ses compagnons qui commence à décrocher et je l’emmène jusqu’à la ligne d’arrivée : ma sœur termine en 5h07 et s’écroule en pleurs dans les bras de son copain sous le coup de l’émotion !!En résumé, voici ce que je retiendrai :-J’aurai pas pu faire mieux que mon chrono de 3h29, donc à ce niveau là l’objectif est atteint, surtout que le parcours était roulant et les conditions météo optimales-L’organisation était très bien rodée, les bénévoles avaient tous le sourire (bonne idée d’avoir la liste des inscrits et d’encourager chaque coureur par son nom, tout au long du parcours !!)-Je vais pouvoir jeter mes new balance 825 que mes pieds n’ont jamais acceptées (2 mois d’ampoules..)-Je pense avoir bien géré mes ravitaillements (eau + abricots secs et pain d’épice, tous les 5 km)-Merci encore aux meneurs d’allure 3h30 !!-Merci à mes parents, Matthieu et Elo d’être venus nous encourager !!!!-Gros coup de chapeau à Arthur pour son chrono en 3h57-Enorme coup de chapeau à ma sœur Elodie qui, après les 24h du mans roller en solo, a encore réussi un exploit sportif, grâce à sa volonté exceptionnelle !!Prochain objectif : la saintélyon, ou un autre trail longue distance cet hiver (en fonction de mes dates de vacances..)
dimanche 24 septembre 2006
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