Depuis le temps qu’on en parle ça y est ! C’est le jour J, enfin J-1, on est encore le 30 juin il est environ 21h et j’arrive tranquillement dans le centre du Mans depuis paris (enfin depuis Orly et avant ça Annecy où j’ai oublié mon téléphone portable dans une voiture de location, mais là je m’égare…)J’ai rendez vous à l’Hôtel Campanile avec ma sœur que j’ai réussi à convaincre de s’inscrire également dans la catégorie « individuel » (ou « solo » pour les habitués de cette course). Première surprise : je me suis pas perdu en route, j’ai trouvé l’hôtel et ma sœur est déjà arrivée (oui en fait ça fait 3 surprises..).Déchargement des affaires, qui se résument en une quantité astronomique de nourriture énergisante (24h d’efforts à 2 ça fait un paquet de calories à engloutir) et là, deuxième moins agréable surprise, la non climatisation de la chambre où une température frôlant les 30° nous accueille..Passons sur le repas bien glucidique, la nuit courte, agitée et sans le moindre souffle d’air venant de l’extérieur et nous voilà de bon matin à la recherche d’une petite boulangerie, histoire de s’enfiler quelques calories bien fraîches (avant les kilos de fruits secs, pain d’épice, barres isostar … qu’on a prévu pendant la course)Après s’être correctement rassasié (c’est pas que j’avais faim, mais c’est psychologique) on part pour le circuit du Mans dans un état de fraîcheur tout relatif.Il est un peu plus de 8h et toujours pas de vent (ni de nuages à pousser de toutes façons)Inscription dans les règles des brother&sister et nous voilà tout beau avec nos dossards et surtout avec un peu de temps à perdre d’ici à la parade obligatoire dans la ville prévue pour 11h.Je ne m’attarde pas sur la parade qui, après avoir débuté avec ¾ d’heures de retard (c'est-à-dire ¾ h d’attente sous le soleil), a duré environ 20 minutes le temps de faire le tour des 3 immeubles qui bordent le circuit.13h - Dernier repas avant le départ : encore des bonnes calories (sucres lents, banane… enfin la totale) et nous voici à charger le matériel vers les paddocks et notre camp de base pour le week end14h – Tous les « solos » sont regroupés dans une grande tente, on se trouve notre coin de bitume et on commence à décharger notre « matériel » à savoir un matelas gonfable type air bed, les packs d’eau, la nourriture, les duvets et notre petite pharmacie anti-ampoules, crampes, tendinites et plaies en tout genre.Un peu d’étirements, on discute avec nos voisins pour se rendre compte que nous sommes nombreux à tenter l’expérience pour la première fois (apparemment ceux qui y ont goûté ne semblent pas avoir été tenté d’y retourner…)15h – Un chrono sur 300m est organisé pour déterminer la place de chacun au départ et on part pour le faire, plus pour commencer à rentrer dans l’ambiance que pour faire un temps. Résultats : effectivement on fait un chrono très moyen et en plus ça m’a cassé les jambes de sprinter comme ça…16h – Le départ !! bon c’est le bordel au démarrage car à vouloir tout faire dans les règles, on se retrouve 600 pélos en chaussettes avec nos rollers de l’autre côté de la piste à attendre un ordre du starter qu’on entend pas..16h05 – On est parti ! Les équipes favories sont déjà loin et nous on commence juste ! Le parcours débute par une longue montée relativement casse pattes, puis une descente assez raide et après du plat et du un peu moins plat très roulant jusqu’à la ligne d’arrivée. Premier tour en 13mn et des poussières.. c’est plus vite que ce qu’on avait prévu, mais les sensations sont là et même s’il fait vraiment chaud, les conditions sont plutôt agréables pour rouler.On part pour 3 heures sans s’arrêter.19h00 – Première pause : on a dépassé les 45km de course, pas de signes de fatigue, le moral est au beau fixe !! Légère alimentation, quelques étirements et nous voilà repartis suivant notre programme de course que l’on va essayer suivre : à savoir des cycles d’une 1h15-1h30 puis 30-45min de pause jusqu’à 2h du matin.Le soleil se couche doucement et les conditions deviennent idéales pour rouler.. Petit moment sympa vers 22h30 où l’on suit la fin du match France-brésil sur mon lecteur radio-mp3 (le match qu’il fallait pas louper évidemment..)On suit notre programme comme prévu (à la fin de chaque cycle, je fais quelques tours de plus que ma sœur) et nous voici arrivé à notre pause « nuit » de 2h à 3h du matin. J’ai pas vraiment envie de dormir (ce qui n’est pas le cas de ma sœur qui est déjà dans les bras de morphée quand je rentre à la tente) et par contre une envie de steak frites me dévore l’estomac ! heureusement la cafétéria installée au milieu des paddocks reste ouverte toute la nuit et je m’y précipite pour dévorer un sublime sandwiche jambon-crudités qui -si il ne datait pas de 3 jours- datait au moins de 4.. mais bizarrement je le trouve délicieux ! Je retourne à la tente, m’allonge pour quelques minutes et finalement m’endors pendant une bonne demi-heure !3h00 – C’est reparti ! un premier tour de reprise un peu comateux (les jambes commencent à être lourdes, mais sans plus) et nous voilà relancés à tourner en rond en pleine nuit (heureusement qu’ils ont finalement bien voulu éclairé tout le circuit car ça devenait limite dangereux..). 06h00 – Le soleil s’est levé et on continue de tourner suivant nos cycles répétitifs en attendant la prochaine (et dernière grosse pause qu’on a fixé à midi)La course est maintenant partagée entre les leaders du classement qui tracent leur route sans que tu aies le temps de les voir passer, ceux qui essaient d’aller vite et qui font n’importe quoi sur la route tout en t’engueulant parce que tu les gènes (spéciale dédicace à cette #*§&!*¤ de fille au maillot jaune, je me rappelle plus le dossard mais ça devait être 563 ou un truc comme ça..) et les autres à savoir la majorité..L’ambiance reste très sympa surtout au sein de la trentaine d’individuels inscrits qu’on a eu le temps de tous repérer, mais aussi chez bon nombre de participants qui commencent à nous encourager… après qu’on ait rajouté sur notre dossard en gros le mot SOLO pour que tout le monde comprenne…12h00 – la dernière pause déjeuner ! pas vraiment de douleurs mais une grosse sensation de fatigue et de lourdeur dans les jambes qui ne part plus malgré les massages et les étirements.. Le moral, lui, est toujours au beau fixe et la seule ombre au tableau c’est son absence sur la piste ! (mauvais jeu de mots mais vrai cagnard sur la piste ce qui est pas forcément idéal pour finir)On repart pour nos derniers tours en faisant bien en sorte de s’hydrater très régulièrement car l’insolation guette ! Plus l’heure finale approche, plus j’ai l’impression que les sensations reviennent ! Je me surprend en finissant l’avant dernier cycle en battant mon record du tour !15h00 – dernière heure, l’ambiance monte devant les stands, la musique est à fond et l’adrénaline remonte en flèche ! Ma sœur tient toujours aussi bien le coup malgré la chaleur accablante et la fatigue accumulée et se permet une accélération dans l’avant dernier tour (presque aussi bien que lors du premier, 24h plus tôt !)15h50 – ma sœur s’arrête sur la ligne d’arrivée et je repars pour une dernière boucle où je donne tout ce qu’il me reste en essayant d’oublier les 2 bâtonnets d’acide lactique qui me servent de jambes..Finalement je boucle le dernier tour en 11minutes (23km/h) et je rejoins ma sœur : mission accomplie! Environ 17h de temps de course effectif et 240km au compteur, loin des extra terrestres qui ont roulé presque sans interruption, mais une sacrée satisfaction personnelle et des souvenirs qui devraient rester assez longtemps dans la tête et dans les jambes !!! (même si l’avenir a finalement prouvé le contraire –pour les jambes en tout cas- car pas de courbatures les jours suivants et reprise du vélo dès le mercredi suivant.)
samedi 1 juillet 2006
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire